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    Si les sapins s'élancent contre la roche abrupte...


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  • ...

    Il existe des pierres posées sur le chemin, depuis longtemps, depuis toujours.
    Tu t'es heurté à certaines d'entre-elle. Tu as meurtri ta route en trébuchant sur ces ces peines prescrites.
    Tu as bâti sur d'autres des murs et des temples qui se sont effondrés.
    Il s'agit à présent de distinguer leur forme à temps, de définir leur rôle, tu n'as plus beaucoup de temps, et la chance te manque, et la santé aussi ; il faudra agir vite, aller au moindre regret, chercher la quantité, rester à la surface, épargner les apparences, reconstruire une image sur un vide mal compris qui t'embarrasse encore.

    Le temps perdu n'existe pas. Il n'y a que des echecs, il n'y a que des chutes.
    Ce qui laisse une marque ne sera jamais vain pour qui ne peut faire autrement que se tourner tout entier vers les étoiles.
    Ce n'est qu'un chemin. Il y a des carefours, il y aura une fin.
    De l'autre côté, il n'y a rien de plus que peut-être l'oubli, ou le souvenir rendu.
    Peut-être même, la Paix Restaurée...
    Un cadeau bien amer : l'indispensable.



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  • ...

    Lune.
    Et les silures autrefois tranquilles, que l'on avait oubliés.
    Echoués sur la vase.

    Les clapotis discrets, la brise neuve sur la nuque.
    Ni oui, ni non.
    Pas sur Terre, plus ici.
    Le nouveau visage de la Lune.


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  • ...

    Pour ceux qui sont restés, pour les pilliers de toujours que l'on ne rencontre plus qu'au fil des lustres
    Pour ceux qui n'oublient pas, et qui comme nous, chérissent ces souvenirs, quand on croyait être tout seul
    Quand le jeu nous accable et que le tonnerre gronde
    Qui évoquent ces bruits, ces bavardages sans suite, ces odeurs enfouies
    Pour ceux-là que j'oublie de placer dans mes lignes, parce qu'ils sont mes racines

    Merci


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  • ...

    "... Le destin, vois-tu, est à la base et au faîte de la vie humaine, il ne permet pas toujours à ceux qui s'aiment de vivre réunis ; comme les eaux du torrent dispersent les épaves qui y surnagent, ainsi le destin entraîne les êtres égarés sur l'océan des renaissances..."

     

    L'histoire Merveilleuse de Krishna


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  • Tu m'as dérobé tous mes mots. Tu m'as brisé mes mélodies. Tu as piétiné mes espoirs. Et m'as laissé aux même plaintes. Tu m'as volé tous mes silences. Tu m'as pris toutes mes chimères. Tu m'as trainé devant le ciel. Tu m'as fait maudire les étoiles. Tu as détruit tous mes sourires et marqué mes paumes au fer rouge. Tu m'as jeté dans une mer qui a englouti tout l'espace. Tu m'as battu si durement. Et tu as broyé mes genoux. Et quand je suis tombé à terre, tu ne t'es même pas arrêté. Tu m'as observé ce jour-là, lorsque, fatigué de mourir, j'ai enfin relevé les yeux, et trouvé un son familier. Tu m'as observé humant l'air, époussetant mes loques humides, gorgées des larmes de la guerre, lavant mes écorchures souillées. Et quand j'ai pu finalement soulever le poids de mon âme, porter mon coeur à bout de bras, et marcher enfin de nouveau, Tu m'as volé ma guérison. Tu m'as rejeté dans le puits. Il suffisait d'un coup de vent, de quelques mouches sous mes yeux. Tu m'as volé ma guérison. Tu as déchiré mes carnets. Tu n'as toujours pas dit ton nom, et m'a laissé sur le chemin.

    Tu m'as laissé tout seul encore aux même plaintes
    Dans le poison des roses qui bordent mes chemins,
    J'attends de découvrir ce que tu me réserves,
    Que feras-tu de moi quand j'aurai disparu ?


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  • Mai,

    Si c'est ma peau que tu veux, prends la, elle ne vaut plus grand chose je te la donne
    Mais non, ne me torture plus, je ne sais plus subir tes assaults, mai,
    Tu es trop fort pour moi,
    Et je suis trop triste pour te résister

    Mai
    j'ai l'estomac gonflé de questions que tu poses,
    Le coeur écorché par les rêves que tu m'as dérobés
    par les départs soudains de ce que tu m'as pris
    Ceux que tu m'as volés

    Mai,
    J'ai voulu te respecter,
    Mai, j'ai voulu te craindre

    Mai regarde-moi en face,,
    Je peux encore sombrer, il y a toujours plus bas mais,
    Mai, savoure ta victoire :
    Je n'ai plus peur de toi
    Tu m'as déjà tué


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  • Mai...
    Comme je crains tes sursauts, mai, comme tu m'as brisé, comme tu as broyé mes mains...
    Mai, que me réserves-tu cette fois ?
    Comme à chaque fois, vas-tu me tordre l'âme et m'écorcher les yeux ?
    Mai, tu m'as tremblant sous tes courroux, j'ai sentis son souffle cette nuit, et j'ai frémis.
    Mai, j'ai cru revoir des routes, bien moches, bien acérées, mais des routes quand-même, qui menaient vers l'Ailleurs.
    Mai ne les dévore pas, mai, aies pitié de moi.
    Tu m'as tout pris naguère, et m'a laissé en vie
    Tu t'es montré cruel, comme le chat refusant de croquer la musaraigne, épuisée par le jeu mortel.
    Mai, oublie-moi s'il te plaît,
    ne me regarde pas,
    je t'implore, mai,
    ne m'écrase pas...


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  • ...

    Sofia est presque loin...


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  • "Il n'est plus, mon amour.
    Le jour n'est pas encore levé sur les rails qui filent, et je sais qu'au bout du quai, là bas, personne ne m'attend.
    Ce train geint et s'épanche comme moi, et les voyageurs sans visages me traversent comme l'ombre.
    Et mon amour n'est plus. Elle ne viendra plus, je ne la verrai plus, elle ne m'attendra plus sur le quai.

    Je devrai accrocher mes soupirs à ces éternels départs auxquel je suis condamné
    Et mes yeux devront rester posés sur les bagages à mes pieds"

    Luneron


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  • ...

    J'ai couru longtemps, poursuivant les rapides boueux d'un fleuve que je traitais de mauvais chien. J'ai grondé vivement le tumulte, j'ai maudit les remous, trépigné à la vue de ces petits cailloux roulés sur les deux rives. Rivière folle était un mauvais chien...

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  • C'est comme si tout était déjà fini.
    Le sentiment d'être arrivé au bout, de la route, des sentiments, d'une vie.
    Et plus personne, se trouver tout seul, effroyablement seul, sans rien à soi, en dedans comme en dehors. En dehors ?...
    Rien que des décors. Parfois de vieux décors, des décors de toujours, mais toujours des décors.
    Il n'y a plus rien.
    Oh essayer, tourner sur soi-même, tirer de tout son poids, de toute sa force, si fort, si fort.
    Et faire semblant, peut-être qu'à force, avec le temps, en insistant...
    Espérer y croire un jour, à force, à force...
    Attendre, s'élancer au hasard parfois, vers telle ou telle lumière.
    Comme un papillon maudit, se heurter à cent vitres sans plus de surprise.
    Alors quoi !
    Serait-ce déjà le bout... Si ?
    N'est ce donc pas trop tôt ?
    L'on dit souvent des choses que l'on ne pense pas.
    On a pensé des choses qui ne valent plus rien.
    On ne croit plus les discours passionés que l'on tenait naguère.
    Et puis l'on a trop cru, trop de promesses, qui se sont défaites,
    Trop de serments tissés et portés seul aujourd'hui, à bout d'âme, à bout d'espoir.

    Solitude arride où Soi n'existe plus, on a perdu l'élan, on a perdu son Ailleurs,
    le coeur a déposé les armes, et l'âme est toute sèche, et l'envie n'est plus là.
    Pas de tristesse.
    Il faut encore sentir pour pouvoir soupirer, non, pas de tristesse...
    Juste le Vide, le Désert tout autour, le Désert en dedans, l'immensité opaque, froide.
    Où sont-ils tous passés ?
    Le souvenir de nos voix fait-il encore echo dans les rêves de ceux qui se sont détournés ?

    Qu'est devenue ma vie ?
    Grand Dieu, que suis-je devenu, que vas-tu faire de moi ?
    Je suis comme la toile trouée, mangée par les mites méchantes, indifférentes.
    Et je me sens usé, usé...
    Et je n'ai plus envie.
    Je ne comprenais pas, mais je trouvais de la beauté à tout cela.
    La beauté disparue, à quoi bon la musique ?
    Mon Ombre, mon coeur, mon âme, vous n'existez pas plus que ma voix dans la neige
    grands vents ne me secouez plus, il ne reste rien de moi, vous ne tirerez rien de plus de cette carcasse sèche
    Epuisées les ressources
    et le temps désormais se moque et se distord
    et chaque seconde est longue, effroyablement longue
    et le silence est dur comme un sphinx de granit
    et la panique est sourde, muette, étouffée dans le calme
    à quoi bon à quoi bon
    mais que faire à présent
    cela fait si longtemps que la question se pose
    que les dionnées attendent, que les silures patientent
    que la route s'effrite au fond de l'obscurité
    J'entends mon nom parfois, ne le reconnaîs pas, les voix sont trop lointaines, ne m'intéressent pas
    Je sens même des regards, même de la bienveillance
    mais je n'ai que faire des attentions de fantômes
    Tout est calqué sur un même plan, froid et raide, tout pend au même niveau, tout est lisse, rien ne dépasse,
    il n'y a pas d'accros, il n'y a pas d'éclat, il n'y a plus d'étoile
    il n'y a plus d'après, il n'y a plus de vie, je ne suis pas ici, je n'ai aucune idée de l'endroit ou je suis
    Naguère au moins, j'observais,il y avait du beau, du laid, du feu, de la glace, de vraies couleurs au ciel, de vrais sons dans les arbres, et les murs transpiraient quand la rue se taisait
    Aujourd'hui plus rien, rien
    un mauvais livre ouvert sur des photos fanées, quatre murs sans fenêtre,
    claquemurré
    claquemurré
    Brasser un vide épais, saturé de "pourquoi" qui faiblissent et se muent en vraie résignation
    en ahurissement
    prostration
    prostration
    attente interminable, il n'y a plus de sens il n'y a plus personne, je voudrais les secouer, les déchirer, tous ces pantins, arracher leur essence pour comparer enfin ce qu'il y a derrière
    SI il y a quelque chose
    Ou bien qu'il me déchirent, qu'ils arrachent mes entrailles puisque je ne peux le faire moi-même, qu'ils étalent mon incompréhension et me laissent écouter si dans ce qu'il verront il est une cohérence
    Mais pitié que ce monde explose, suffit suffit, c'est à bout, c'est fini, il n'y a plus rien derrière,
    arracher le décors quand il faudrait trébucher dans l'abîme
    et hurler
    hurler
    hurler
    hurler
    jusqu'à se faire éclater le coeur,
    déchirer tout son être pour ne plus
    exister ainsi


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  • ...

    Te rappelles-tu, mon Ombre, cet être décharné sur le parvis du rêve ?
    La créature méchante qui a pointé l'abîme
    T'as jeté dans le froid, refusant tes prières, et condamnant déjà, broyant la vraie beauté...
    Tu n'as pas oublié tout ce qu'elle maudissait dans ce cri effroyable...
    "Au Diable, au Diable !
    Au Diable le miel doux des phrases qui réchauffent
    les maux qui font la vie, les mots qui étourdissent
    Au Diable les sourires et le goût des baisers,
    Au Diable les espoirs, les regards vers l'Ailleurs
    Et l'odeur de la pluie, et la couleur du ciel...

    Tu ne fermeras plus les paupières sous la brise
    Tu n'auras rien à faire des embruns sur tes joues
    et tout ne sera plus qu'un vaste simulâcre

    De ce que tu as rêvé
    De ce qui aurait pu, de ce qui aurait dû
    Etre
    Etre
    Etre

    Si les sens n'avait pas été arrachés
    Et si, lorsdqu'il s'est effondré, le Sens n'avait pas décroché les décors essentiels qui gardent de l'Oubli...


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  • Dans un silence épais
    Monsieur et Monsieur parlent
    c'est comme si Personne
    et Rien dialoguait.

    L'un dit : Quand vient la mort
    pour chacun d'entre nous
    c'est comme si personne
    n'avait jamais été.
    Aussitôt disparu
    qui vous dit que je fus ?

    - Monsieur, répond Monsieur,
    plus loin que vous j'irai :
    aujourd'hui ou jamais
    je ne sais si j'étais.
    Le temps marche si vite
    qu'au moment où je parle
    (indicatif-présent)
    je ne suis déjà plus
    ce que j'étais avant.
    Si je parle au passé
    ce n'est pas même assez
    il faudrait je le sens
    l'indicatif-néant.

    - C'est vrai, reprend Monsieur,
    sur ce mode inconnu
    je conterai ma vie
    notre vie à tous deux :
    A nous les souvenirs !
    Nous ne sommes pas nés
    nous n'avons pas grandi
    nous n'avons pas rêvé
    nous n'avons pas dormi
    nous n'avons pas mangé
    nous n'avons pas aimé.

    Nous ne sommes personne
    et rien n'est arrivé.

     

     

    Jean Tardieu

     

     

     

     



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  • ...

  • ...

    S'il partait pour de bon, ce mal lancinant qui me martyrise,
    si elle disparaissait soudain, l'insoutenable gêne, la souffrance écrasante

    Si elle me déliait les mains et désertait mon être,
    après l'avoir vidé du plus petit élan, et avoir désseché jusqu'au dernier sourire,
    ce travail accompli, le vide étant parfait,
    Qu'irais-je mettre à la place ?

    Que lui apporterais-je, à mon âme, qui saurait surpasser les barrières infinies de l'Indifférence et de l'Ennui ?
    Quelle musique exotique saura sortir un coeur usé de sa torpeur, quand tout aura cessé, même d'être douloureux
    Quand la dernière plainte se sera perdue, qu'il n'y aura plus de larmes
    Quand le dernier soupir ne sera même plus teinté du souvenir, quand l'absence ne pèsera plus,
    quand l'interdit sera levé, pour la simple raison qu'on n'y prendra plus garde...

     

    Quand j'aurai trop forcé, trop peiné sur la route,
    A force d'espérer ce qui est trop loin de moi, ce qui est perdu déjà,
    A force d'user ma foi sur de vaines prières
    Et de chercher ce qui me manquera toujours
    Quand plus rien ne comptera, et
    quand même ma peine se sera tue
    A quoi ressemblerai-je alors, et que sera ma vie ?


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  • Je n'avais pas oublié, j'avais seulement souhaité refermer cette porte.
    Et puis tu vois, je n'ai pas été bien loin.
    Naguère, tu apparaissais souvent sur le visage des voyageurs, parfois tu y demeurais si longtemps que le trouble s'installait en moi tandis que je scrutais les passants.

    Mais je ne t'ai plus revu, plus jamais. Et je me figure qu'il s'agit là d'une bonne chose.
    Je ne t'ai plus revu depuis notre rencontre au détour d'un rêve étrange où je t'ai enfin laissé partir. Et je n'ai plus porté la rose des vents en argent sur laquelle était gravé l'à jamais imprononçable.
    Puis le trouble est parti, laissant place à un autre, plus vif, moins ethérique, et qui m'a mené là, et qui m'a secoué si fort que je ne m'en suis pas relevé.

    Et tu as reparu, si longtemps après, et cette fois ce n'est pas moi qui tremblait de ne pouvoir rien dire, j'étais comme dans ma vie depuis lors, vide et immobile.
    Mais cette fois, il n'y avait rien à dire, et sans rien demander, tu as consolé mon rêve, toi qui est Tempérance,
    me consolant de n'être pas le Mat, en qui j'ai toujours cru,
    me consolant de n'être que celui que je reniais.

    De n'être que le déchiré, sous le jugement de l'ange, les deux routes incertaines, le choix toujours terrible.
    Sous la Lune qui me traîne de mensonge en traîtrise, époussetant les traces de ce que j'ai appris,
    veillant sur ma mémoire, sur ce que je prétends
    Dans l'ombre du Rêve Gris dont le sens grandit, et sous l'oeil de la Grise que j'avais redoutée, que désormais je prie de venir me chercher

    Tempérance à tes heures, tu as consolé le fou qui s'épanche en dedans parce qu'il n'est pas le Mât, et qui ne peut voler
    L'Amoureux ébranlé dont la rose a fané, et qui doit repartir, s'user jusqu'à la fin sur les sentes solitaires que personne n'emprunte.

    Je ne suis pas le Mât, ne l'ai jamais été.
    J'ai vu qui il était, il m'a bousculé sur sa route, si fort...
    Je ne suis pas le Mât, et le double qui me hante ne l'est pas lui non plus

     

     

     

     

     

     


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  • ...

    Tu détournes les yeux.

    Et tu ne les entends pas, les supplications semées dans tous ses rêves.
    Celui qui se lamente vers toi dans toutes ses prières, a t-il si peu compté ?

    Tu savais déjà, toi.
    Tu savais déjà tout cela.
    Sans doute avais-tu déjà joint les mains fébrilement, tremblé de tout ton être et n'être plus du tout.
    Tu sais bien, on ne le fait qu'une fois.

    On ne meurre qu'une fois aussi terriblement.

    Et ensuite oublie t-on ?
    Ne veux-tu pas m'apprendre ?
    à oublier ces notes, à oublier la pluie,
    à ne plus remercier pour la musique morte, pour les perles éteintes...

    A refermer la boîte et lâcher les fantômes

    M'apprendre à m'en aller, à laisser disparaître
    A sourire comme toi, et à ne plus pleurer
    A te laisser derrière, à les laisser partir, à les laisser se taire, s'effacer sans adieux

    Les as-tu retrouvés, ces bouts de toi donnés à d'autres, ou semés sur tes pas aux endroits que tu aimais ?

    Tiens-tu dans ta paume ce que tu es d'éternel ?

    Celui qui prie pour toi en rêve, qui n'est plus rien du tout,
    que vas-tu faire de lui, là où, malgré toi, tu l'emportes ?


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  • ...

    Ainsi donc...
    Tel un feu de St Elme, portant sous son éclat les plus mauvais augures, ta sourde lumière n'avait même pas faibli...
    Je ne me suis pas encore consummé tout à fait...

    Et j ai perdu ma route.


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  • 15-Les terreurs m'assiègent ; Ma gloire est emportée comme par le vent, Mon bonheur a passé comme un nuage.
    16- Et maintenant, mon âme s'épanche en mon sein, Les jours de la souffrance m'ont saisi.
    17- La nuit me perce et m'arrache les os, La douleur qui me ronge ne se donne aucun repos,
    18- Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme, Il se colle à mon corps comme ma tunique.
    19- Dieu m'a jeté dans la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre.
    20- Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas ; Je me tiens debout, et tu me lances ton regard.
    21- Tu deviens cruel contre moi, Tu me combats avec la force de ta main.
    22- Tu me soulèves, tu me fais voler au-dessus du vent, Et tu m'anéantis au bruit de la tempête.
    23- Car, je le sais, tu me mènes à la mort, Au rendez-vous de tous les vivants.
    24- Mais celui qui va périr n'étend-il pas les mains ? Celui qui est dans le malheur n'implore-t-il pas du secours ?
    25- N'avais-je pas des larmes pour l'infortuné ? Mon coeur n'avait-il pas pitié de l'indigent ?
    26- J'attendais le bonheur, et le malheur est arrivé ; J'espérais la lumière, et les ténèbres sont venues.
    27- Mes entrailles bouillonnent sans relâche, Les jours de la calamité m'ont surpris.
    28- Je marche noirci, mais non par le soleil ; Je me lève en pleine assemblée, et je crie.
    29- Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches.
    30- Ma peau noircit et tombe, Mes os brûlent et se dessèchent.
    31- Ma harpe n'est plus qu'un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs.


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  • ...

    Je vais partir.
    Bientôt. Ailleurs.
    Puisque je ne suis nulle part ici.

    A mon retour, peut-être, que j'aurai un peu plus de moi à pétrir pour demain.
    Peut-être que aurai-je trouvé de quoi combler un temps le vaste creux que je porte.

    Je ne pensais pas. Je ne croyais pas.
    Laisser s'user et casser la dernière des amarres, m'a dépouillé de tout.
    Mon visage s'est creusé, et mon regard s'est affaissé un peu, à trop observer les chimères boiteuses qui se traînaient en dedans.
    Je n'ai même plus le coeur à me broder de nouveaux souvenirs. Il n'y a plus une âme à qui je veuille les conter.
    Et puisque tout est faux...

    Que faut-il acquérir pour traverser la mer ?
    Les lames épouvantées qui roulent sous mes pieds...

    Ma jeunesse a péri, depuis bien trop longtemps.
    J'ai finis par oublier depuis quand je suis vieux.
    Dans les feux de cheminée où crépite mon enfance, j'étais déjà bien vieux.
    Dans l'humus odorant, ramassant des châtaignes en m'écorchant les mains, j'étais déjà trop vieux.
    Dans les nuages roses aperçus sur la mer, de derrière un pupitre, je vieillissais déjà.
    A force de vieillir si tôt et sans révolte, mon coeur a dû sécher ;
    à force d'être vieux depuis tellement de temps, un jour, j'ai dû mourir.

    Et je n'ai pas dû être attentif aux cendres devenues froides, aux odeurs évanouies.
    Je n'ai pas dû aprécier le silence dans lequel tout est devenu gris.
    Le silence dans lequel, détricotant doucement leurs promesses, tous, sont partis loin du froid.

    Mais qu'attendent les morts dessous leurs mains croisées ?



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  • ...

    Une étoile fragile avait tenu bon.
    Avait fait la promesse de ne pas disparaître.
    Mais n'a pas eu la force qu'on voulait lui prêter.
    Et l'orage a passé, dévorant les serments, dépeuplant tout un monde.
    Le ciel interminable est désormais tout vide, qui couve les roses aveugles bordant le long chemin.


     


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  • ...

    Tout lui crève le coeur, et chaque soubresaut fait saigner un peu plus.
    Chaque heure jette une lame, en travers de cette vie qui pompe encore, indifférente.
    Et pas un souffle pour gonfler ces lourdes voiles flanquées de symboles erronés.
    Il est fatigué, mon navire, il prenait l'eau, le voilà ensablé. Voilà trop longtemps qu'il gît sur cette plage hostile, vide de toute vie, silencieuse comme l'oubli.
    Les crabes dans les cales ont fait des milliers de trous.
    Se sont multipliés.
    Grouillent comme les vers.

    L'on peut compter les flèches et les petits couteaux plantés dans le bois mou.
    Eux seuls sont des témoins que le temps a passé.
    Car ici rien ne bouge, ici n'est pas vraiment.

    Et tout cela pour rien. Le tourment perpétuel dont on ne meurt même pas.
    La torture par soi-même, les vices qui débordent et qu'on ne voyait pas, et tout est contre nous, le ciel est malveillant, la lune nous maudit, et la ville, partout, murmure devant nos pas...

    Qui donc a survécu ? Est-ce moi ou bien l'Autre ?
    que j'ai anéanti, ou qui m'a dévoré...

    Je ne sais qui demeure.
    Je sais seulement qu'alentours, et si loin que se portent mes regards, il n'y a plus personne.

    Je suis au carrefour, et les mille routes autour sont bordées de regrets.

     

     

     

     


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  • ...

    "Ma parole n'atteint pas ceux que j'aime"

    Et le silence est lourd, mais on ne fait rien contre.
    J'ai tenté d'imiter, cela ne m'a pas plu.
    Et puis il y a l'echo de ces voix, qui parvient au matin, à peine altéré
    on parle de moi, on s'adresse bien à moi
    Les conseils sont les mêmes, toujours... le ton seul est changé ; mais au-delà des mots, il n'y a sans doute que moi
    Certes, après tout qu'importe
    Si seulement c'était vrai

    si seulement


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  • ... Et des promesses de rien. Du réconfort des liens qu'on a cru plus forts que la mort... De la chaleur des rires et de tout ce qui, alors semblait sceller des voeux. Des trahisons cachées, des rancunes tardives et des vices blessant. Des déceptions si grandes que l'on en perd la voix. De la confiance qui s'étouffe, sous la douleur de l'étonnement... De l'ingratitude se justifiant trop bien. Des Autres. Assez. Ne me cherchez plus, n'attendez rien de moi. Plus jamais. Je ne serai plus là. Vous ne me croyiez pas. Qu'importe à présent. Je m'en irai tout seul, je ne veux plus de vous, vous m'avez tout mangé, que vous m'ayez trahi, abandonné, que vous n'ayez rien compris et ne m'ayez pas vu... Je ne veux plus de vous, je ne veux plus personne, je n'attendrai plus, n'espererai plus rien. Ceux là qui on fait de moi un autre, ou qui m'ont cru précieux, indispensable, et qui se sont trompés et oublieront bientôt. Je serai indulgent, bienveillant, et absent. Et je n'oublierai pas, j'ai pesé et pensé chacun de mes mots. J'ai tenu mes promesses et j'ai été fidèle, et loyal. Je serai indulgent, ne condamnerait plus, ne jugerai plus que moi. Je redeviendrai sourd à leurs mots, me fermerai de nouveau à leurs accolades d'inconséquents, je sourirai beaucoup pour qu'ils me croient leur ami, je voilerai mes yeux pour les porter ailleurs. Je n'oublierai pas qu'ils avaient dans leurs mains mon âme tout entière. Et je me souviendrai de ce qu'ils en ont fait. Et ils ne m'ecorcheront plus.

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  • Je suis rentré.

    Pour voir si la mer était toujours muette, si l'automne allait finir par arriver, si j'allais enfin respirer, de nouveau.
    Je ne sais pas encore.

    Mais je suis revenu.

    Pour combien de temps, je l'ignore.
    C'était trop raide, trop glissant.
    Et mes pieds s'enfonçaient, mon esprit s'abîmait...
    j'eus soudain peur du rêve, du silence des grands fonds, des solitudes glacées sous les vagues méchantes...

    de n'avoir rien compris, de n'avoir rien vu, d'être noyé déjà.
    Je ne sais pas encore...


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  • X

    Il y en avait dix.

    Dix mondes les uns près des autres, les uns sur les autres
    des dimensions emmêlées, paniquées, se tordant en tous sens
    découvertes affaiblies
    souffrance du miroir

    Et l'espace tout entier soudain se craquela, et commença de s'effondrer
    Il y eu la main de l'ami que l'on attendait pas, la plus improbable présence au sein du démentellement des univers
    Et du temps fut gagné, mais l'issue est toujours incertaine, encore désespérée
    Il fallut courir vite, sauter d'un monde à l'autre, et ne pas questionner, ne jamais s'arrêter


    Et les mondes tremblèrent, s'écartelèrent, et se mirent à dériver comme des icebergs immenses
    et gémissant comme mille vents affolés
    le fracas fut immense qui résonna en moi
    Tandis que ce qui nous portait s'évaporait sous nos pieds
    les décors s'éventrèrent, s'ouvrant sur les étoiles 

    et sur un vide opaque

    Dix ;
    qui disparaissent...
    Qui ne veulent pas mourir, vomissent leurs plaintes affreuses qui meurtrissent les tympans, veulent tuer la musique, veulent demeurer encore
    être encore
    être encore

    Mais l'on a vu derrière,
    on a vu les étoiles
    on a déjà jeté son âme en avant
    loin dans les gouffres qui se sont ouverts sur les sept directions

     

     

     

     


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  • ...

    J'attends la pluie.
    J'attends le froid, le givre.

    Pas eu le temps de me relever entre chaque assault, je ne lutte plus.
    En gardant la face contre la poussière, peut-être, que les ombres passeront sans prendre garde à moi.
    Je ne vous ai pas défiés. Je n'ai pas prétendu à grand chose. Et ce pour quoi j'ai prié, je ne l'ai demandé qu'à mi-voix.
    Je l'ai quémandé comme un chien à la table d'un roi.
    Et cela même qui portait ma foi, m'a écorché le coeur en demandant un nouveau sacrifice.
    Sans rien en retour. Et l'acceptation.

    Les prières sont toutes entendues. Mais la grâce n'est pas pour tous.
    Je suppose qu'il me faut remercier, car je n'ai perdu que ce qui me portait.
    Rien de bien visible, nul ne soupçonnera la raison de mes soupirs.
    C'est aussi bien ainsi. Il faut bien apprendre.

    Au terme de vingt-sept années, ma solitude chère s'est soudain désolée, est devenue méchante, je suis devenu vide, claquemuré en dedans.
    Je ne trouve pas de fenêtre dans qui je suis à présent...

     

     


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  • ...

    Je t'ai observé, tu tentais de de voler, affublé de lourds fanons tout raides fixés à tes bras douloureux, de toiles enguenillées ne tenant plus à rien... Mais tu étais confiant, à cause du ciel bleu, et l'on ne t'aurait pas découragé.

    Marchait par devant toi une âme rude et droite, un coeur bon vieux comme toi.

    "Méfie-toi toujours des plus petites flèches.
    Ce dont tu n'as pas peur porte le vrai danger.
    Le vide, le feu, l'orage...
    Ce n'est pas l'araignée qui te dévorera.
    Prends garde, face à ce que tu aimes,
    et garde-toi surtout de ta propre nature.

    C'est ce que tu ne crains pas qui te déchirera."


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  • ...

    Aujourd'hui...

    Hors l'inquiétude étendue sous mes yeux, de celles qu'on dit banales parce qu'elles sont inévitables...
    Hors l'amertume qui me fait grimacer, la pointe traîtresse qu'on tente d'enterrer pour ne rien ajouter au tableau malchanceux...
    Hors l'attente paisible, néanmoins tellement triste, d'apercevoir encore ce qui nous fut si cher et qui a disparu...
    Hors ces quatre murs blancs qui sont moins une prison que ce ciel bien trop bleu que je refuse de voir...

    Aujourd'hui...
    de ce qui tarit mon âme et dévora ma foi, il n'est rien de changé.
    Le souvenir ne cesse de se repaître ainsi, écrasant tous les autres ; dans ce désert de sel qu'est devenu ma vie, il semble encore trouver de quoi faire un festin, et je suis sans recours.

    Je veux retourner au silence. Assez de l'épanchement, assez du verbe, formuler ne me va pas, formuler me met en pièces, je ne suis plus qu'une plainte incohérente et redondante... suffit...

    Je veux retourner au silence... ré-apprendre à me taire, à taire tout ce qui m'assaille.
    Je ne veux pas de cet air là. Je ne peux plus boire ce poison.

    Suffit.

     

     

     

     


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