• "Non, oui, non. Mais oui, je me plains. Même l’eau soupire en tombant." HM

    C'est comme si tout était déjà fini.
    Le sentiment d'être arrivé au bout, de la route, des sentiments, d'une vie.
    Et plus personne, se trouver tout seul, effroyablement seul, sans rien à soi, en dedans comme en dehors. En dehors ?...
    Rien que des décors. Parfois de vieux décors, des décors de toujours, mais toujours des décors.
    Il n'y a plus rien.
    Oh essayer, tourner sur soi-même, tirer de tout son poids, de toute sa force, si fort, si fort.
    Et faire semblant, peut-être qu'à force, avec le temps, en insistant...
    Espérer y croire un jour, à force, à force...
    Attendre, s'élancer au hasard parfois, vers telle ou telle lumière.
    Comme un papillon maudit, se heurter à cent vitres sans plus de surprise.
    Alors quoi !
    Serait-ce déjà le bout... Si ?
    N'est ce donc pas trop tôt ?
    L'on dit souvent des choses que l'on ne pense pas.
    On a pensé des choses qui ne valent plus rien.
    On ne croit plus les discours passionés que l'on tenait naguère.
    Et puis l'on a trop cru, trop de promesses, qui se sont défaites,
    Trop de serments tissés et portés seul aujourd'hui, à bout d'âme, à bout d'espoir.

    Solitude arride où Soi n'existe plus, on a perdu l'élan, on a perdu son Ailleurs,
    le coeur a déposé les armes, et l'âme est toute sèche, et l'envie n'est plus là.
    Pas de tristesse.
    Il faut encore sentir pour pouvoir soupirer, non, pas de tristesse...
    Juste le Vide, le Désert tout autour, le Désert en dedans, l'immensité opaque, froide.
    Où sont-ils tous passés ?
    Le souvenir de nos voix fait-il encore echo dans les rêves de ceux qui se sont détournés ?

    Qu'est devenue ma vie ?
    Grand Dieu, que suis-je devenu, que vas-tu faire de moi ?
    Je suis comme la toile trouée, mangée par les mites méchantes, indifférentes.
    Et je me sens usé, usé...
    Et je n'ai plus envie.
    Je ne comprenais pas, mais je trouvais de la beauté à tout cela.
    La beauté disparue, à quoi bon la musique ?
    Mon Ombre, mon coeur, mon âme, vous n'existez pas plus que ma voix dans la neige
    grands vents ne me secouez plus, il ne reste rien de moi, vous ne tirerez rien de plus de cette carcasse sèche
    Epuisées les ressources
    et le temps désormais se moque et se distord
    et chaque seconde est longue, effroyablement longue
    et le silence est dur comme un sphinx de granit
    et la panique est sourde, muette, étouffée dans le calme
    à quoi bon à quoi bon
    mais que faire à présent
    cela fait si longtemps que la question se pose
    que les dionnées attendent, que les silures patientent
    que la route s'effrite au fond de l'obscurité
    J'entends mon nom parfois, ne le reconnaîs pas, les voix sont trop lointaines, ne m'intéressent pas
    Je sens même des regards, même de la bienveillance
    mais je n'ai que faire des attentions de fantômes
    Tout est calqué sur un même plan, froid et raide, tout pend au même niveau, tout est lisse, rien ne dépasse,
    il n'y a pas d'accros, il n'y a pas d'éclat, il n'y a plus d'étoile
    il n'y a plus d'après, il n'y a plus de vie, je ne suis pas ici, je n'ai aucune idée de l'endroit ou je suis
    Naguère au moins, j'observais,il y avait du beau, du laid, du feu, de la glace, de vraies couleurs au ciel, de vrais sons dans les arbres, et les murs transpiraient quand la rue se taisait
    Aujourd'hui plus rien, rien
    un mauvais livre ouvert sur des photos fanées, quatre murs sans fenêtre,
    claquemurré
    claquemurré
    Brasser un vide épais, saturé de "pourquoi" qui faiblissent et se muent en vraie résignation
    en ahurissement
    prostration
    prostration
    attente interminable, il n'y a plus de sens il n'y a plus personne, je voudrais les secouer, les déchirer, tous ces pantins, arracher leur essence pour comparer enfin ce qu'il y a derrière
    SI il y a quelque chose
    Ou bien qu'il me déchirent, qu'ils arrachent mes entrailles puisque je ne peux le faire moi-même, qu'ils étalent mon incompréhension et me laissent écouter si dans ce qu'il verront il est une cohérence
    Mais pitié que ce monde explose, suffit suffit, c'est à bout, c'est fini, il n'y a plus rien derrière,
    arracher le décors quand il faudrait trébucher dans l'abîme
    et hurler
    hurler
    hurler
    hurler
    jusqu'à se faire éclater le coeur,
    déchirer tout son être pour ne plus
    exister ainsi

    « ...... »

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