• ...

    Hotouob, parle-moi...

    Je me suis fondu dans le royaume, il semble que j'aie épousé les contours du siècle, doucement, sans heurts, je n'ai rien vu venir.
    Et je n'entends plus, je ne vois plus les ombres.
    Peut-être que tu me parles, et moi, je n'entends rien...
    J'ouvre des chemins la nuit, à travers la mer, entre les îles.
    Je visite "mon propre enfer" comme on visite un musée. Je vois plusieurs soleil, autant de crépuscules, la beauté d'Etiloat polluée par les spectres et le brouillard de ce côté du monde ; sur fond de choeurs bulgares dans le lointain.
    Et perché sur une falaise, agrippée à une de ces croix qu'on plante sur les sommets, j'observe sans penser.
    J'entends parler d'usure, et de foi malmenée, et me rappelle tes mots, lorsque tu nous parlais des grandes illuminations. Tu t'es caché derrière un mensonge, et pourtant, quelque chose arrive.


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  • ...

    Comme tu t'es laissé happer par le siècle !
    Et pourtant, tu es toujours inadapté.
    Comment t'en sortir, à présent ?


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  • ...

    Ne t'évapores pas...
    S'il te plaît, ne soit pas mirage,
    Ne t'évanouis pas avec les farces de Novembre...

    Si tu pouvais...
    Transformer l'absence en musique habitée,
    Faire résonner les mots qui vibrèrent autrefois
    Dans les notes d'un choeur pour toujours inspiré

    Si tu pouvais...
    Devenir solide,
    Devenir pour de vrai,
    Devenir pour jamais...


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  • ...

    Si les sapins s'élancent contre la roche abrupte...


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  • ...

    Lune.
    Et les silures autrefois tranquilles, que l'on avait oubliés.
    Echoués sur la vase.

    Les clapotis discrets, la brise neuve sur la nuque.
    Ni oui, ni non.
    Pas sur Terre, plus ici.
    Le nouveau visage de la Lune.


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  • ...

    Pour ceux qui sont restés, pour les pilliers de toujours que l'on ne rencontre plus qu'au fil des lustres
    Pour ceux qui n'oublient pas, et qui comme nous, chérissent ces souvenirs, quand on croyait être tout seul
    Quand le jeu nous accable et que le tonnerre gronde
    Qui évoquent ces bruits, ces bavardages sans suite, ces odeurs enfouies
    Pour ceux-là que j'oublie de placer dans mes lignes, parce qu'ils sont mes racines

    Merci


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  • ...

    "... Le destin, vois-tu, est à la base et au faîte de la vie humaine, il ne permet pas toujours à ceux qui s'aiment de vivre réunis ; comme les eaux du torrent dispersent les épaves qui y surnagent, ainsi le destin entraîne les êtres égarés sur l'océan des renaissances..."

     

    L'histoire Merveilleuse de Krishna


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  • C'est comme si tout était déjà fini.
    Le sentiment d'être arrivé au bout, de la route, des sentiments, d'une vie.
    Et plus personne, se trouver tout seul, effroyablement seul, sans rien à soi, en dedans comme en dehors. En dehors ?...
    Rien que des décors. Parfois de vieux décors, des décors de toujours, mais toujours des décors.
    Il n'y a plus rien.
    Oh essayer, tourner sur soi-même, tirer de tout son poids, de toute sa force, si fort, si fort.
    Et faire semblant, peut-être qu'à force, avec le temps, en insistant...
    Espérer y croire un jour, à force, à force...
    Attendre, s'élancer au hasard parfois, vers telle ou telle lumière.
    Comme un papillon maudit, se heurter à cent vitres sans plus de surprise.
    Alors quoi !
    Serait-ce déjà le bout... Si ?
    N'est ce donc pas trop tôt ?
    L'on dit souvent des choses que l'on ne pense pas.
    On a pensé des choses qui ne valent plus rien.
    On ne croit plus les discours passionés que l'on tenait naguère.
    Et puis l'on a trop cru, trop de promesses, qui se sont défaites,
    Trop de serments tissés et portés seul aujourd'hui, à bout d'âme, à bout d'espoir.

    Solitude arride où Soi n'existe plus, on a perdu l'élan, on a perdu son Ailleurs,
    le coeur a déposé les armes, et l'âme est toute sèche, et l'envie n'est plus là.
    Pas de tristesse.
    Il faut encore sentir pour pouvoir soupirer, non, pas de tristesse...
    Juste le Vide, le Désert tout autour, le Désert en dedans, l'immensité opaque, froide.
    Où sont-ils tous passés ?
    Le souvenir de nos voix fait-il encore echo dans les rêves de ceux qui se sont détournés ?

    Qu'est devenue ma vie ?
    Grand Dieu, que suis-je devenu, que vas-tu faire de moi ?
    Je suis comme la toile trouée, mangée par les mites méchantes, indifférentes.
    Et je me sens usé, usé...
    Et je n'ai plus envie.
    Je ne comprenais pas, mais je trouvais de la beauté à tout cela.
    La beauté disparue, à quoi bon la musique ?
    Mon Ombre, mon coeur, mon âme, vous n'existez pas plus que ma voix dans la neige
    grands vents ne me secouez plus, il ne reste rien de moi, vous ne tirerez rien de plus de cette carcasse sèche
    Epuisées les ressources
    et le temps désormais se moque et se distord
    et chaque seconde est longue, effroyablement longue
    et le silence est dur comme un sphinx de granit
    et la panique est sourde, muette, étouffée dans le calme
    à quoi bon à quoi bon
    mais que faire à présent
    cela fait si longtemps que la question se pose
    que les dionnées attendent, que les silures patientent
    que la route s'effrite au fond de l'obscurité
    J'entends mon nom parfois, ne le reconnaîs pas, les voix sont trop lointaines, ne m'intéressent pas
    Je sens même des regards, même de la bienveillance
    mais je n'ai que faire des attentions de fantômes
    Tout est calqué sur un même plan, froid et raide, tout pend au même niveau, tout est lisse, rien ne dépasse,
    il n'y a pas d'accros, il n'y a pas d'éclat, il n'y a plus d'étoile
    il n'y a plus d'après, il n'y a plus de vie, je ne suis pas ici, je n'ai aucune idée de l'endroit ou je suis
    Naguère au moins, j'observais,il y avait du beau, du laid, du feu, de la glace, de vraies couleurs au ciel, de vrais sons dans les arbres, et les murs transpiraient quand la rue se taisait
    Aujourd'hui plus rien, rien
    un mauvais livre ouvert sur des photos fanées, quatre murs sans fenêtre,
    claquemurré
    claquemurré
    Brasser un vide épais, saturé de "pourquoi" qui faiblissent et se muent en vraie résignation
    en ahurissement
    prostration
    prostration
    attente interminable, il n'y a plus de sens il n'y a plus personne, je voudrais les secouer, les déchirer, tous ces pantins, arracher leur essence pour comparer enfin ce qu'il y a derrière
    SI il y a quelque chose
    Ou bien qu'il me déchirent, qu'ils arrachent mes entrailles puisque je ne peux le faire moi-même, qu'ils étalent mon incompréhension et me laissent écouter si dans ce qu'il verront il est une cohérence
    Mais pitié que ce monde explose, suffit suffit, c'est à bout, c'est fini, il n'y a plus rien derrière,
    arracher le décors quand il faudrait trébucher dans l'abîme
    et hurler
    hurler
    hurler
    hurler
    jusqu'à se faire éclater le coeur,
    déchirer tout son être pour ne plus
    exister ainsi


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  • Dans un silence épais
    Monsieur et Monsieur parlent
    c'est comme si Personne
    et Rien dialoguait.

    L'un dit : Quand vient la mort
    pour chacun d'entre nous
    c'est comme si personne
    n'avait jamais été.
    Aussitôt disparu
    qui vous dit que je fus ?

    - Monsieur, répond Monsieur,
    plus loin que vous j'irai :
    aujourd'hui ou jamais
    je ne sais si j'étais.
    Le temps marche si vite
    qu'au moment où je parle
    (indicatif-présent)
    je ne suis déjà plus
    ce que j'étais avant.
    Si je parle au passé
    ce n'est pas même assez
    il faudrait je le sens
    l'indicatif-néant.

    - C'est vrai, reprend Monsieur,
    sur ce mode inconnu
    je conterai ma vie
    notre vie à tous deux :
    A nous les souvenirs !
    Nous ne sommes pas nés
    nous n'avons pas grandi
    nous n'avons pas rêvé
    nous n'avons pas dormi
    nous n'avons pas mangé
    nous n'avons pas aimé.

    Nous ne sommes personne
    et rien n'est arrivé.

     

     

    Jean Tardieu

     

     

     

     



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  • ...

    Je vais partir.
    Bientôt. Ailleurs.
    Puisque je ne suis nulle part ici.

    A mon retour, peut-être, que j'aurai un peu plus de moi à pétrir pour demain.
    Peut-être que aurai-je trouvé de quoi combler un temps le vaste creux que je porte.

    Je ne pensais pas. Je ne croyais pas.
    Laisser s'user et casser la dernière des amarres, m'a dépouillé de tout.
    Mon visage s'est creusé, et mon regard s'est affaissé un peu, à trop observer les chimères boiteuses qui se traînaient en dedans.
    Je n'ai même plus le coeur à me broder de nouveaux souvenirs. Il n'y a plus une âme à qui je veuille les conter.
    Et puisque tout est faux...

    Que faut-il acquérir pour traverser la mer ?
    Les lames épouvantées qui roulent sous mes pieds...

    Ma jeunesse a péri, depuis bien trop longtemps.
    J'ai finis par oublier depuis quand je suis vieux.
    Dans les feux de cheminée où crépite mon enfance, j'étais déjà bien vieux.
    Dans l'humus odorant, ramassant des châtaignes en m'écorchant les mains, j'étais déjà trop vieux.
    Dans les nuages roses aperçus sur la mer, de derrière un pupitre, je vieillissais déjà.
    A force de vieillir si tôt et sans révolte, mon coeur a dû sécher ;
    à force d'être vieux depuis tellement de temps, un jour, j'ai dû mourir.

    Et je n'ai pas dû être attentif aux cendres devenues froides, aux odeurs évanouies.
    Je n'ai pas dû aprécier le silence dans lequel tout est devenu gris.
    Le silence dans lequel, détricotant doucement leurs promesses, tous, sont partis loin du froid.

    Mais qu'attendent les morts dessous leurs mains croisées ?



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  • X

    Il y en avait dix.

    Dix mondes les uns près des autres, les uns sur les autres
    des dimensions emmêlées, paniquées, se tordant en tous sens
    découvertes affaiblies
    souffrance du miroir

    Et l'espace tout entier soudain se craquela, et commença de s'effondrer
    Il y eu la main de l'ami que l'on attendait pas, la plus improbable présence au sein du démentellement des univers
    Et du temps fut gagné, mais l'issue est toujours incertaine, encore désespérée
    Il fallut courir vite, sauter d'un monde à l'autre, et ne pas questionner, ne jamais s'arrêter


    Et les mondes tremblèrent, s'écartelèrent, et se mirent à dériver comme des icebergs immenses
    et gémissant comme mille vents affolés
    le fracas fut immense qui résonna en moi
    Tandis que ce qui nous portait s'évaporait sous nos pieds
    les décors s'éventrèrent, s'ouvrant sur les étoiles 

    et sur un vide opaque

    Dix ;
    qui disparaissent...
    Qui ne veulent pas mourir, vomissent leurs plaintes affreuses qui meurtrissent les tympans, veulent tuer la musique, veulent demeurer encore
    être encore
    être encore

    Mais l'on a vu derrière,
    on a vu les étoiles
    on a déjà jeté son âme en avant
    loin dans les gouffres qui se sont ouverts sur les sept directions

     

     

     

     


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  • ...

    J'attends la pluie.
    J'attends le froid, le givre.

    Pas eu le temps de me relever entre chaque assault, je ne lutte plus.
    En gardant la face contre la poussière, peut-être, que les ombres passeront sans prendre garde à moi.
    Je ne vous ai pas défiés. Je n'ai pas prétendu à grand chose. Et ce pour quoi j'ai prié, je ne l'ai demandé qu'à mi-voix.
    Je l'ai quémandé comme un chien à la table d'un roi.
    Et cela même qui portait ma foi, m'a écorché le coeur en demandant un nouveau sacrifice.
    Sans rien en retour. Et l'acceptation.

    Les prières sont toutes entendues. Mais la grâce n'est pas pour tous.
    Je suppose qu'il me faut remercier, car je n'ai perdu que ce qui me portait.
    Rien de bien visible, nul ne soupçonnera la raison de mes soupirs.
    C'est aussi bien ainsi. Il faut bien apprendre.

    Au terme de vingt-sept années, ma solitude chère s'est soudain désolée, est devenue méchante, je suis devenu vide, claquemuré en dedans.
    Je ne trouve pas de fenêtre dans qui je suis à présent...

     

     


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  • ...

    Aujourd'hui...

    Hors l'inquiétude étendue sous mes yeux, de celles qu'on dit banales parce qu'elles sont inévitables...
    Hors l'amertume qui me fait grimacer, la pointe traîtresse qu'on tente d'enterrer pour ne rien ajouter au tableau malchanceux...
    Hors l'attente paisible, néanmoins tellement triste, d'apercevoir encore ce qui nous fut si cher et qui a disparu...
    Hors ces quatre murs blancs qui sont moins une prison que ce ciel bien trop bleu que je refuse de voir...

    Aujourd'hui...
    de ce qui tarit mon âme et dévora ma foi, il n'est rien de changé.
    Le souvenir ne cesse de se repaître ainsi, écrasant tous les autres ; dans ce désert de sel qu'est devenu ma vie, il semble encore trouver de quoi faire un festin, et je suis sans recours.

    Je veux retourner au silence. Assez de l'épanchement, assez du verbe, formuler ne me va pas, formuler me met en pièces, je ne suis plus qu'une plainte incohérente et redondante... suffit...

    Je veux retourner au silence... ré-apprendre à me taire, à taire tout ce qui m'assaille.
    Je ne veux pas de cet air là. Je ne peux plus boire ce poison.

    Suffit.

     

     

     

     


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  • ...

    Dix peaux de loups, et autant de coyotes.
    Et mille perles brodées dessus leurs yeux éteints.


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  • ...

    Et l'odeur de la pluie.

    De derrière le même tonnerre, il scrute, attend.
    Et rien ne fait écho au mutisme convaincu.

    Les mots de l'ombre restent les mêmes, retracent inlassablement les mêmes certitudes,
    toujours la même image de la foi aveugle et tenace.


    Mais ce n'est jamais justifié.


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  • Parfois, la douleur de mourir demeure imprimée pour jamais sur les cadavres blancs.


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  • J'ai cherché longtemps ce que j'avais trop bien caché naguère. J'ai tant oublié...
    Et j'ai remué le tas de feuilles inertes couvertes de mille écritures, toutes miennes, que j'avais semble t-il décidé de conserver toujours, dans l'espoir sans doute de me souvenir un jour. Alors j'ai tout détruit. Je n'ai rien reconnu dans les pages mensongères, je n'ai rien ravivé de ce qui était mort ou qui ne fut jamais ; j'ai eu honte de moi, de la maigreur de l'âme qu'alors je malmenais, et je n'ai pas souri. Pas une seule fois.
    Déconcertant spectacle que cet amoncellement de mille fausses vies, les formes sans substance que j'ai modelées longtemps, longtemps, péniblement...
    Et ce vide acceuilli et lentement ouvragé, et l'immense mensonge de la forme choisie, que c'est pauvre, que c'est vain, que c'est terne et débile, où donc étais-je parti ?
    L'inutile exercice du journal qu'on n'adopta jamais. Et les relents nauséeux des tentatives avortées. Le pitoyable effort...
    J'ai trop surestimé tous ceux que j'ai été.
    Mais "Je resterai pour toujours les mots imprononçables" et ne parlerai plus de ce que je sais dire.

     


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  • ...


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  • "...Je prie"


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  • ...

    "je reste mon illusoire lettre à donner
    je reste pour toujours les mots imprononçables..."


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  • "Ce que l'on peut vieillir en un seul été !
    Comme reviennent usées de leurs longues croisières
    les figures de proue épouvantées blanchies par les tempêtes..."


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  • ...

    "Tu es plus beau que la nuit. Réponds-moi, Océan, veux-tu être mon frère ?... Remue toi avec impétuosité... plus... plus encore, si tu veux que je te compare à la vengeance de Dieu ; allonge tes griffes livides en te frayant un chemin sur ton propre sein..."

    Lautréamont


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  • ...

     

    Ombre était un veau tout juste né ; mais j'ai choisi le chien qui deviendra chasseur.


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  • ...

    "...
    Viens, viens, vent d'Aouraou
    viens, toi !"

    H.M.


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  • Mets tes mains sur tes yeux, et laisse aller le temps ; lorsque tu reverras, tout sera différent.


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