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    Tout lui crève le coeur, et chaque soubresaut fait saigner un peu plus.
    Chaque heure jette une lame, en travers de cette vie qui pompe encore, indifférente.
    Et pas un souffle pour gonfler ces lourdes voiles flanquées de symboles erronés.
    Il est fatigué, mon navire, il prenait l'eau, le voilà ensablé. Voilà trop longtemps qu'il gît sur cette plage hostile, vide de toute vie, silencieuse comme l'oubli.
    Les crabes dans les cales ont fait des milliers de trous.
    Se sont multipliés.
    Grouillent comme les vers.

    L'on peut compter les flèches et les petits couteaux plantés dans le bois mou.
    Eux seuls sont des témoins que le temps a passé.
    Car ici rien ne bouge, ici n'est pas vraiment.

    Et tout cela pour rien. Le tourment perpétuel dont on ne meurt même pas.
    La torture par soi-même, les vices qui débordent et qu'on ne voyait pas, et tout est contre nous, le ciel est malveillant, la lune nous maudit, et la ville, partout, murmure devant nos pas...

    Qui donc a survécu ? Est-ce moi ou bien l'Autre ?
    que j'ai anéanti, ou qui m'a dévoré...

    Je ne sais qui demeure.
    Je sais seulement qu'alentours, et si loin que se portent mes regards, il n'y a plus personne.

    Je suis au carrefour, et les mille routes autour sont bordées de regrets.

     

     

     

     

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