• les éléphants australiens

    Pour s'étourdir il ne suffit plus de quelques présences trop claires, ni de quelques projets friables.
    Pour s'étourdir si c'est encore possible, il faut un grand départ, un vrai, sans retour, sans fausses certitudes, sans espoirs ni attente. Pour s'étourdir il faut aussi apprendre à vivre. Il faudrait tout cela, et tellement plus encore...
    Mais dans ce train qui tourne en rond, ce qui n'est pas permis est clairement énoncé. On sait trop bien ce qui reste.
    Faire semblant.
    Faire semblant et espérer perdre pieds ne serait-ce qu'un instant.
    Juste un instant..

    Pleurer pour soi est interdit.
    Pleurer pour d'autres n'est plus admis.
    Quand il n'y a plus de larmes on s'inquiète parfois de notre place en nous.
    Au dedans, le froid et la nuit, encore et ce sol aride toujours plus dur de jour en jour.
    La fer glacé des rails même pas rouillés, et le fracas répétitif qui ne couvre même pas les plaintes lancinantes de la corne de brume au fond des ténèbres.

    Parce qu'on se fiche bien des amarres lorsqu'il n'y a plus de rives
    Parce qu'il est des oiseaux qui meurent dès lors qu'ils touchent le sol
    Parce que dans l'isolement, le rire ne vaut plus rien, ne conjurant même plus les vieux spectres muets...

    Quand les éléphants combattent, le monde tremble et il se crée d'immenses tourbillons dans la terre.
    La gueule du monde est imprévisible et pourrait bien happer ce qui passe à portée.
    les falaises se sont faites toute lisses, plus rien pour s'accrocher.

    Impossible d'échapper au piège du fourmilion.

    « fin... »

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