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    J'ai marché mille fois sous de semblables cieux. Et où que je me trouve, les odeurs sont les mêmes, comme les cris des corbeaux, la lumière sur le pavé.
    Je me souviens des crépuscules sous ce même ciel trop bas, en ces terres au-dessus desquelles les nuages roulent trop vite. J'aurais voulu les accrocher pour qu'il prennent le temps de se mirer dans les eaux sales de la morne Liffey, pour chasser mon reflet du miroir noir et gras que la pluie finissait toujours par brouiller tout à fait.
    Pour me croire m'évanouir dans le gris du ciel, du fond des eaux noires d'un canal dégoûtant.
    Les lumières maladives du couchant, perçant les nuages lourds vautrés sur le fleuve, ont ravivé ce soir ces sensations gluantes. Me revoilà, endolorie, étrangère au monde et à moi-même, traversant le large pont sur lequel [b]je n'ai croisé personne[/b]. Le flottement encore, l'engourdissement des sens et l'éveil d'autre chose...
    Ce soir je me repais de tous ces lieux qui m'ont engluée. De tous les chant d'oiseaux détraqués, qui s'éveillent dans la nuit et pleurent aux réverbères. Du joueur de khéna, et de cette femme si belle sur l'escalier de la poste. Et tant et tant encore..
    La plainte lancinante de la corne de brume...
    Demain sera un beau jour pour mourir.
    « ...suite bribes... »

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