• ...

    L'attente...
    Interminable, lancinante, qui s'étire, s'étire encore...
    L'attente d'un signe, une miette, un simple geste, un cailloux un peu plus brillant, un rayon bienveillant...
    Un seul signe, qui rendrait l'air respirable à nouveau...
    Car les coupes sont quatres, cinq parfois...
    Et l'on ne veut pas, et l'on ne voit pas...
    Les épées, toujours trois, imperturbable trinité, froide et figée, coeur toujours béant...

    Comment dépeindre la fadeur des couchants derrière ce songe amer...
    Et la laideur des gens, leurs gesticulations, et leurs voix irritantes...
    L'ennui des paysages, l'air intensément vide, et la fatigue immense... 

    L'attente pour toujours plantée là, comme quatre murs qui m'enserrent...
    Cante ishta, fermé, aveugle, et pour combien de temps encore ?
    Oeil de mon coeur, aveugle et douloureux...
    Je ne perçois plus ce qui vient, le vent ne parle plus, je ne vois plus le fond des âmes, je ne lis plus ce que content les mains...

    Brisé au centre, brisé au fond, irréparable, par ce qui ne se dit ni ne se chante, ne se mesure ni ne se compare.
    Par ce qu'on ne conte pas, ce qu'on ne profane pas.
    L'impudique aveu risquerait d'en tâcher le souvenir fragile.
    Brisé, par ce qu'on garde au creux de l'âme comme un trésor cuisant, une brûlure précieuse creusant des sentes cruelles et sans aucun retour...


    Les fantômes se cachent, se taisent tout à fait, se retirent en silence des lieux trop habités. Ainsi il faudra tenter d'étourdir les chagrins en gorgeant de tempêtes tous les recoins de l'être. Poursuivre les orages, transformer la douleur stérile en prière inutile, en poésie désespérée, pour se sentir un peu, pour n'être rien qu'un peu...

    « ...De ce qui a été, et ce qui sera... »

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