• ...

    Quel message pouvait-il bien attendre  ce soir ? quel imprévu joyeux, quel mots de l'oracle...
    Il a posé son regard sur le vide et a souri.
    Parce qu'il n'y aura plus rien.
    Plus rien à attendre, plus rien à espérer.
    Tout entier affairé au dur labeur d'accepter ce qui l'accablait jusqu'alors, voilà qu'il en avait oublié le plus désespérant.
    Que ce qu'il choit ainsi dans le creux de son âme n'aura plus jamais forme, et rien ne transpirera jamais plus dans ces bouts de cartons moqueurs.
    Mais du fond d'un vieux rêve, percent les requêtes lancinantes, jetées à la face du Très Grand.
    Et les espoirs du maudit qui ne sait s'affranchir de sa grande lacheté, et croit se racheter en offrant ce qui reste de son amour malade.
    "Vois, je pourrais te porter et t'emmener partout. Partout où moi j'irai. Et toi, tu saurais voir à travers mes yeux, moi je ne dirais rien, je ne me plaindrais pas et je prierais encore.
    Si tu peux faire cela, -oh Dieu, si c'est possible !- si tu peux faire ainsi, voir tout ce que je vois, et si tu peux sentir le vent du large ou la pluie sur mes mains, et si tu peux, à travers mes contemplations, t'enivrer du chant des hirondelles à l'aube, et des voix adorables du ressac sur la côte, moi je remercierai, et louerai les étoiles.
    Je coudrai sur ma bouche la marque du silence, et fermerai les yeux sur les mots que je garde.
    Mais toi, toi tu les sauras tous
    ."
    Et ce serait bien peu, et sans doute bien vain.
    Mais si c'était possible... ah ! si c'était possible...

    « ...XI »

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