• rien.

    Je n'aime pas ces heures qui pèsent tant sur la nuque. Je n'aime pas sentir le poids désagréable de ces petites agitations qui jamais ne me passionneront. Juste de l'agacement, ne pas pouvoir s'en libérer en les chassant simplement d'un geste paresseux, car le masque des mondes nous rappelle soudain notre fausse condition.
    Je ne parviens jamais à me laisser porter par ces fades soucis, que je contemple de loin, comme une curiosité qui ne m'appartient pas. Si je suis engourdi c'est par tout autre chose que ma misérable verve, jamais, ne pourra profaner tout à fait.
    A mesure que j'avance et m'abîme dans les plaines, je perds le fil des mots et m'isole un peu plus. Je ne saurais jamais imiter même grossièrement le chant du rossignol ou celui des grenouilles. Je ne saurai prétendre que j'ai des choses à dire (et puis à qui voudrais-je le faire croire?), je n'ai rien à raconter. Aussi devrai-je bien finir par ne faire qu'écouter, et demeurer muet.
    Alors peut-être, un soir, à l'heure où les étangs semblent louer les morts par des sons trop étranges chantés par les roseaux, j'entendrai une histoire et saurai un secret. Et tout disparaîtra puisque j'aurais compris.
    « ...... »

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